Mon ami et collegue, M. Forel, a publie recemment une fourmi tres singuliere de Ceylan, dont il a decrit toutes les formes (1); il en discute les affinites et vient a la conclusion, que le genre Metapone , dont il reconnait la parente avec les Myrmicinae , doit etre place parmi les Ponerinae . Par les caracteres des larves et des males, ce genre ne pouvait rentrer dans aucune des trois sections dans les-quelles j'ai partage les Ponerinae . Forel a donc etabli une section a part, celle des Promyrmicinae , pour le genre Metapone , puis il ajoute:« Peut-etre faudra-t-il plus tard la faire passer aux Myrmicinae . Je fais mes reserves a ce sujet.»
Tenons compte de ces reserves et discutons les caracteres de cette fourmi, formules par Forel.
(p. 446)« Les larves extremement sveltes, distinctement articulees, sans tubercules, mais pourvues de longues soies, avec une tete distincte et deux longs crocs chitineux ont tout a fait le facies des Ponerines (fig. 5).»
Je donne ici une esquisse d'une jeune larve de Metapone que j'ai fait gonfler dans l'eau distillee, ce qui a fait que la cuticule s'est detachee des muscles, racornis par l'alcool (1), le contour de la cuticule est passablement different de la figure de Forel qui, evidemment, a dessine la larve dans l'alcool, c'est-a-dire ratatinee et maigrie. Dans ma figure, la larve n'est plus extraordinairement allongee et je connais nombre de larves de Myrmicines et de Camponotites qui sont aussi elancees qu'elle. La dite larve a une tete passablement grosse, mais pas plus distincte que d'ordinaire; les crocs qui font saillie dans la figure de la larve contractee par l'alcool, sont grands, mais pas excessivement, dans mon dessin. - J'ai ' dessine la tete d'une larve de Metapone plus grande (ramollie comme il a ete dit plus haut), pour montrer les parties buccales. A mon avis, cette larve n'a guere le facies d'une larve de Ponerine.
Dans la larve que j'ai dessinee, les tres longues soies sont disposees par rangees transversales, regulieres, a la face dorsale de chaque segment et les soies des segments posterieurs sont terminees en crochet (poils d'accrochage). C'est un caractere de Myrmicine plutot que de Ponerine.
« Les nymphes sont nues, comme chez les Myrmicines.»
« Teguments chitineux epais et durs; aiguillon tres fort et epais, comme chez les Ponerines (exceptionnel chez les Myrmicines).»
Les teguments epais et durs sont assez frequents chez les Myrmicines; il me suffira de nommer: Sima , Myrmica , Podomyrma , Myrmecina , Tetramorium , Cataulacus , Cryptocerus , etc.
Quant a l'aiguillon, il est tres fortement developpe chez Myrmica et Pogonomyrmex , et chez Sima et Pseudomyrma , c'est-a-dire chez les Myrmicines primitifs, ayant les eperons pectines, comme les Ponerines.
Les autres caracteres de la section ne donnent pas lieu a discussion, car ils ne sont pas portes pour preuves de la nature de Ponerine du genre Metapone .
Cependant M. Forel a ete frappe du fait de la ressemblance de Metapone avec Cylindromyrmex .
(p. 448).« L'analogie avec le C. meinerti Forel est tout a fait frappante, malgre l'epistome qui est absolument different et le postpetiole (2 me noeud). L'epistome a une certaine parentie avec celui des Simopone , chez lesquelles il se termine aussi derriere par une suture arquee, mais bien moins transversale et allant plus en arriere. Chez Simopone les aretes frontales sont aussi moins ecartees. Une certaine ressemblance eloignee avec les Sima et les Pseudomyrma tient peut-etre a la convergence d'une vie arboricole, dans des cavites vegetales cylindriques. La parente avec le genre de Ponerines Cylindromyrmex ( C. meinerti ) est certainement reelle et n'est pas due seulement a des phenomenes de convergence (mandibules, yeux plats places derriere le scrobe, antennes, pattes, premier n oe ud, sculpture, etc.).»
La forme du postpetiole est extremement sujette a subir les consequences de l'adaptation, dans la section des Prodorylinae ; la difference dans la figure du pedicule abdominal me parait, pour cela, sans importance. Au contraire, la structure et les rapports de l'epistome avec les aretes frontales sont, a mon avis, des caracteres de la plus haute gravite; precisement dans ces rapports, Metapone me parait avoir plus de ressemblance avec Sima , notamment S. aethiops F. Sm. et encore davantage avec une nouvelle espece de ce meme genre que je decris et figure ci-apres. Cette ressemblance me parait etre l'indice d'une veritable parente, si l'on veut lointaine, mais bien plus reelle que celle avec Cylindromyrmex . D'ailleurs C. meinerti , avec lequel Forel confronte sa Metapone , est precisement une espece des plus extremement differenciees: abdomen cylindrique au plus haut degre, pattes courtes, metatarses termines par de fortes dents qui sont homologues aux aiguillons, par lesquels se terminent les metatarses dans nombre d'autres fourmis et dans Cylindromyrmex striatus Mayr et brasiliensis Emery.
En somme, il me semble qu'il faut renverser la comparaison de Metapone avec Cylindromyrmex et Simopone , d'une part, et Sima , de l'autre, formulee par Forel, admettre que Metapone appartient a la sous-famille des Myrmicinae et que ce genre se rapproche des Pseudomyrma et des Sima par des liens de parente et pas seulement par des caracteres d'adaptation convergente.
J'adopte neanmoins la section Promyrmicinae Forel, mais comme division des Myrmicinae et pour lui donner plus d'extension et pour y comprendre deux tribus: les Metaponini et les Pseudomyrmini .
Quant aux genres Melissotarsus et Rhopalomastix , je me trouve tres embarrasse pour savoir ou il faut les classer, parmi les Myrmicinae ; ils forment, sans doute, une tribu a eux seuls. Le male de Rhopalomastix , decrit recemment par Forel, ne jette guere de lumiere sur la place qui doit etre assignee a ce groupe. Ce sont deux genres adaptes a des conditions tres speciales, je voudrais dire des genres degeneres. Ils ont de tres particulier la condition des aretes frontales et leurs rapports avec l'epistome; ne trouvant rien de semblable chez les Myrmicinae , j'avais classe autrefois Melissotarsus parmi les Ponerinae , remarquant une certaine ressemblance avec les aretes frontales des Ponera . Il n'est pas improbable que les Melisso-tarsini ne soient parents des Myrmicinae primitifs et mome du genre Metapone , mais je pense qu'il convient mieux de ne pas se prononcer sur leurs affinites, attendant que la decouverte d'un genre moins degenere, ou bien des larves des formes actuellement connues, nous mette sur le bon chemin.
Metapone is an Old World genus of ants in the subfamily Myrmicinae.[2] The genus is found in the Indo-Australian, Oriental and Malagasy regions. Most species are known only from a few specimens.[3]
Metapone is an Old World genus of ants in the subfamily Myrmicinae. The genus is found in the Indo-Australian, Oriental and Malagasy regions. Most species are known only from a few specimens.